L'histoire que je vais vous raconter est l'une des histoires les plus invraisemblables que j'ai entendues de ma vie… Au programme, un titre de vice-championne olympique, deux titres de championne olympique, un train, un avion, un accident, une morgue, une résurrection… Retour sur l'incroyable carrière de Betty Robinson, première athlète féminine championne olympique de l'histoire !
Pierre de Coubertin, ce nom du baron français doit vous dire quelque chose pour deux raisons… La première est parce qu'il est connu pour avoir prononcé sa célèbre maxime “L'important c'est de participer !”. Et bien, désolé, mais c'est faux… Il n'a jamais prononcé cette phrase, mais plutôt une autre, bien que ressemblante, n'ayant pas exactement la même signification : “L'important dans la vie, ce n'est point le triomphe mais le combat, l'essentiel ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu”. Ici, plutôt que de consoler les vaincus, le baron préfère encourager l'esprit sportif ! Et enfin la deuxième chose pour laquelle il est connu, et reconnu, c'est d'avoir été le père des Jeux Olympiques modernes ! C'est d'ailleurs pour cela que la langue officielle des JO est le français. Il rénovera les Jeux Olympiques antiques afin de créer un nouveau rendez-vous planétaire où les sportifs des différentes nations pourraient se retrouver tous les 4 ans afin de s'affronter. Lors d'un congrès à Paris en 1894, il décide de créer officiellement le CIO, le Comité International Olympique, dont il sera lui-même président de 1896 à 1925. Enfin, et surtout, ce congrès sera aussi l'occasion de ratifier ce qu'il imaginait comme les deux piliers des Jeux Olympiques : l'exclusion du professionnalisme, et l'exclusion des femmes ! Oui oui, vous avez bien entendu, l'exclusion des femmes… Lors de la première olympiade, aucune sportive féminine n'a eu le droit de participer à cette nouvelle compétition. Vers la fin du 19ème siècle, la société n'avait pas encore évolué comme de nos jours, le baron et toute son équipe jugeant que la place des femmes n'étaient pas dans un stade olympique, sinon dans les tribunes pour encourager les vrais sportifs… Je le cite en 1928 : “Quant à la participation des femmes aux Jeux, j'y demeure hostile. C'est contre mon gré qu'elles ont été admises à un nombre grandissant d'épreuves.” puis en 1935 : “Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l'adulte mâle individuel […]. Aux JO, [le rôle des femmes] devrait surtout [être], comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs”... Bonne ambiance… Ce sera contre son gré que les premières femmes auront le droit de participer à la deuxième Olympiade, à Paris, en 1900. Cependant, sur les 997 sportifs présents pour cette édition, seulement 22 seront des sportives… Seules deux épreuves féminines sont organisées, en tennis et en golf.
Heureusement, au fur et à mesure des éditions, les femmes auront le droit de participer à de plus en plus d'épreuves. Ce qui nous amène en 1928, à Amsterdam. Sur la piste du stade, a lieu pour la première fois de l'histoire une finale olympique féminine d'athlétisme. Ce 31 Juillet 1928, 6 femmes sont alignées sur la finale du 100m, parmi elles se trouve Betty Robinson !
Betty Robinson, jeune femme de 16 ans, ne participant ce jour là qu'à sa quatrième course officielle… Cette femme, a eu un destin incroyable, je vous promets que vous n'allez plus jamais l'oublier !
Tout commence lors de cette même année 1928 sur les bancs de son lycée. Alors étudiante à la Thornton Township High School dans la banlieue de Chicago, c'est l'heure de fin des cours. Betty prend alors le temps de rejoindre tranquillement son train afin de pouvoir rentrer chez ses parents. A bord de ce train, Charles Price, son professeur de biologie qui regarde Betty au loin, regarde sa montre, puis regarde Betty de nouveau et conclut qu'à cause du départ imminent, elle devra attendre le prochain train… Voilà alors notre professeur qui prend place paisiblement dans son wagon, direction Riverdale. Aussitôt a-t-il posé son postérieur sur le siège que le sifflement du train se fait retentir et que les roues se mettent en marche ! Le train prend de la vitesse et s'apprête à quitter la gare quand tout à coup, une étudiante bondit dans le train après un sprint magistral. Il s'agit de Betty Robinson ! Elle salue alors monsieur Price puis prend place à l'intérieur du wagon. L'homme n'en revient pas, comment a-t-elle fait ? Son élève était trop loin, c'est impossible qu'elle ait réussi à rattraper le train en marche ! Et pourtant, Betty l'a fait… Elle a réalisé l'impossible et a pris place dans le train comme si tout était normal… Son professeur va alors à sa rencontre dans le wagon afin de lui faire une proposition : de la chronométrer dès le lendemain sur un sprint de 50 mètres dans les couloirs du premier étage du lycée afin de pouvoir réellement se rendre compte du potentiel de la jeune fille. Le lendemain arrive, et Price est de nouveau bluffé.. Étant lui-même ancien coureur et actuel entraîneur de l'équipe d'athlétisme des garçons du lycée, il propose alors à sa nouvelle protégée de venir les rejoindre. Ce qu'elle accepte ! "Je ne savais même pas que les femmes couraient à l'époque”, déclara-t-elle quelques années plus tard au Los Angeles Times.
Et pourtant les femmes courent, Et quand on voit la vitesse à laquelle Betty va lancer sa carrière, elles courent même très bien !
Dès la deuxième course officielle de sa carrière, la jeune Betty égale purement et simplement le record du monde du 100m féminin. Le record ne sera pas homologué en raison d'un trop fort vent de dos, mais cela pose le contexte ! Quelque temps plus tard, la sprinteuse et toute l'équipe américaine prennent alors les flots, direction Amsterdam pour aller se mesurer aux Jeux Olympiques ! Malheureusement (ou à cause de l'excès de glace consommée sur le bateau selon la légende), aucune sprinteuse du pays de l'oncle Sam n'arrive à se qualifier pour la finale du 100m. Aucune ? Non, une sprinteuse réussit cet exploit : Betty Robinson !
Nous voilà donc de retour sur la piste du stade olympique d'Amsterdam pour une finale d'anthologie qui verra couronner la première athlète médaillée d'or de toute l'histoire olympique !
Avant même le début de cette fameuse finale, le scénario est déjà rocambolesque ! Au moment d'enfiler ses chaussures pour s'échauffer, Betty se rend compte qu'elle vient de commettre une bourde, si ce n'est la plus grosse de sa vie… Dans un livre retraçant l'histoire de Betty Robinson, Roseanne Montillo raconte : “Elle avait deux paires de chaussures de course avec elle. Au lieu d'attraper la bonne paire, elle a fini par attraper deux chaussures gauches… Alors quelqu'un a dû envoyer une personne chercher la bonne paire, et il est à peine arrivé à temps pour se présenter sur la ligne de départ.”
Parmi les concurrentes justement présentes sur cette ligne de départ, trois favorites se détachent : Betty Robinson, et les Canadiennes Fanny Rosenfeld (surnommée Bobby) et Myrtle Cook, toutes deux futures championnes olympiques 1928 de relais 4 x 100m avec leur nation. Myrtle Cook est d'ailleurs fraichement nouvelle recordwoman mondiale de la discipline.
C'est le moment pour les 6 athlètes de se lancer dans la course de leur vie… Mais rebondissement, deux femmes sont disqualifiées pour faux-départs : Leni Schmidt et Myrtle Cook… Nouveau départ, elles ne sont déjà plus que 4 ! Le silence est glacial dans le stade… Dès les premiers instants, deux d'entre-elles se détachent : Fanny Rosenfeld et Betty Robinson ! Les mètres avancent, mais personne ne craque, le public est en haleine ! Fanny ou Betty ? Betty ou Fanny ? Au moment de passer la ligne, aucune des deux ne sait qui est la vainqueure de ce duel acharné. Finalement, Betty devient la première athlète médaillée d'or de l'histoire au terme d'une finale mémorable ! Elle craque alors sur le podium et pleure toute les larmes de son corps lorsqu'elle se rend compte de la prouesse qu'elle vient d'accomplir en entendant l'hymne de sa nation ! Les canadiennes prendront quant à elles leur revanche sur la finale du 4 x 100 terminant en tête devant les américaines. Betty repart alors de la cité batave avec deux breloques en poche : une d'or et une d'argent. Sidérant pour une athlète ayant commencé la course à pied seulement cinq mois auparavant et disputant, à l'occasion de la finale du 100m, sa cinquième course de sa vie. De nos jours, elle reste encore la plus jeune championne olympique de la discipline, rappelons qu'elle avait 16 ans à l'époque !
Faisons ensemble un petit bond jusqu'en 1931, cette année-là, Betty Robinson est alors au début de sa préparation pour les JO de Los Angeles qui auront lieu l'année suivante afin d'essayer d'y glaner une deuxième médaille d'or. Mais un événement inattendu va venir brutalement chambouler cette athlète ! Par un chaud après-midi du mois de Juin, le 28 précisément, la jeune Betty décide de s'offrir une petite pause dans son entraînement intensif. Son cousin, Wilson, pilote expérimenté, vient de s'acheter un petit avion de tourisme et décide d'emmener Betty faire une petite balade dans les airs afin de lui faire découvrir son nouvel appareil ! Les deux cousins décollent alors dans les cieux, dans le but également de trouver de la fraîcheur dans les hauteurs de Chicago. Tout se passe parfaitement bien au décollage, mais lorsque l'avion atteint une altitude de 600 pieds, le moteur cale, pique du nez et s'écrase dans un champ marécageux à une trentaine de kilomètres au sud du centre-ville de Chicago. Les personnes arrivant sur les lieux du crash découvrent alors une scène macabre… Wilson, inconscient mais vivant, avec les jambes écrasées ! Betty, une jambe tordue et brisée en trois endroits, un bras cassé, une violente entaille au visage, inconsciente elle aussi… Le pilote est emmené à l'hôpital et s'en sortira quelques années plus tard malgré une amputation de la jambe gauche. Betty quant à elle, est jugée décédée, et est transportée dans le coffre de la voiture d'un homme jusqu'à une morgue voisine. Quelle fin tragique pour cette athlète, si jeune, si pétillante, si douée…
Arrivés à la morgue, l'homme transporte le corps sans vie de Betty jusqu'à l'employé des pompes funèbres, où celui-ci décèle une faible respiration ! Betty est toujours en vie !!! Elle est immédiatement transportée jusqu'à la Oak Forest Infirmary où elle reste dans le coma pendant des semaines, voire des mois… Elle sort de l'hôpital 11 mois après son entrée mais les médecins lui annoncent une mauvaise nouvelle qui va briser ses rêves de reprendre sa vie d'athlète… Elle possède désormais une jambe plus courte que l'autre de quelques centimètres. Les médecins lui annoncent qu'elle aura de grandes difficultés à marcher, et que malheureusement pour elle, elle ne pourra plus jamais recourir de sa vie… C'est un monde qui s'effondre…
Mais la jeune femme ne se laisse pas abattre, elle a désormais un nouveau rêve : pouvoir exercer une nouvelle fois sa passion : la course à pied ! Son beau-frère décide alors de tout faire pour la voir de nouveau heureuse. Chaque matin, il réveille Betty et lui fait faire un petit tour dehors. Peu à peu, les quelques pas ont commencé à grandir jusqu'à se transformer en petites foulées… Et ces quelques petites foulées se sont elles-mêmes transformées en plus grandes. Jusqu'à ce que, à force d'entraînement et de rééducation, Betty puisse à nouveau chausser ses pointes sur une piste cendrée près de 1000 jours après son accident. Le miracle a eu lieu, la voilà de nouveau avec un dossard sur le ventre, alors qu'elle a été considérée comme morte 3 ans auparavant ! Stupéfiant, mais tellement puissant… Imaginons la joie qui devait entourer l'athlète qui a pu rechausser ses chaussures favorites, alors que les médecins lui avaient prédit qu'elle ne pourrait plus jamais recourir… Betty expliquera ceci : “Le médecin a dit que si je n'avais pas été en aussi bon état athlétique au moment de l'accident, je n'aurais jamais pu me remettre aussi bien que ce que j'ai réussi à accomplir.“
Cependant, tout n'est pas si rose dans sa rééducation, car elle va garder une séquelle majeure de l'accident, ce qui lui empêchera de courir comme avant… Le jeune Betty ne peut plus s'agenouiller à cause de ses blessures, ce qui signifie qu'elle ne peut plus s'installer dans les starting-blocks… Or, pas de starting-blocks, pas de 100m… Si Betty veut recourir en compétition, elle doit alors trouver un moyen de contourner cette impossibilité… Après une courte réflexion, une seule discipline pouvait s'offrir à elle : le 100m relais ! En effet, à partir du moment où elle n'est pas la première relayeuse, rien ne l'oblige à s'agenouiller. Entame alors en ce jour sa deuxième vie d'athlète, prochain objectif : les JO olympiques de 1936 à Berlin !
Mais un premier défi va se présenter devant elle, et devant toute la délégation des athlètes américaines. Rappelons qu'à l'époque, les femmes n'étaient pas les bienvenues aux Jeux Olympiques… Rappelons également que les Etats-Unis font face à la Grande Dépression et sont alors en pleine crise économique… La Fédération Américaine d'Athlétisme utilise alors ce prétexte afin de ne payer le déplacement jusqu'en Allemagne seulement à sa délégation masculine ! Si des femmes doivent venir aux JO, ce sera par leurs propres moyens ! Mais pas de quoi décourager Betty Robinson qui vend alors quelques souvenirs récupérés lors des JO de 1928 et économise sa paye de secrétaire afin de pouvoir faire le déplacement !
Nous voilà donc arrivés en 1936 pour une des éditions les plus tristement célèbres des Jeux Olympiques : celle organisée par le régime nazi d'Hitler. Après avoir réussi assez d'argent pour se rendre en Allemagne, l'équipe féminine du relais 4x100m américaine parvient à se qualifier tranquillement pour la finale en terminant première de sa série. Parmi les six nations engagées dans cette finale, l'équipe allemande est l'immense favorite de la compétition. Elle a même établi un nouveau record mondial en terminant en 46s40 lors de sa série.
La finale est lancée le 9 Août à 15h30 ! La tension monte… Le relais américain est composé d'Harriet Bland, d'Annette Rogers, Betty Robinson s'élancera en troisième position et Helen Stephens clôturera la course. Vous retrouverez très facilement la vidéo de l'épreuve sur Internet. Enfin, ce n'est pas la vidéo de la course que vous trouverez, c'est plutôt la vidéo de la course de l'équipe allemande. En effet, le caméraman avait pour ordre de filmer l'équipe hôte de l'olympiade. Mais ces images vont tout de même nous permettre de ressentir la pression qu'ont les athlètes de tous pays, devant l'une des courses les plus importantes de leurs vies. Hitler se lève et crie pour encourager les coureuses de son pays et les six premières relayeuses se présentent sur la ligne de départ, et TOP, les voilà qui s'élancent. Dès le départ les allemandes assument leur statut de favori et Emmy Albus transmet le témoin à Käthe Krauss première position. Cette dernière, après un relais de folie, passe le relais à Marie Dollinger qui continue d'augmenter l'avance des germaniques. La victoire est quasi assurée pour elles, elles compte à ce moment-là près de 9 mètres d'avance sur le relais en seconde place. Mais soudainement, se produit un cafouillage entre les deux dernières relayeuses allemandes et voilà le témoin qui tombe par terre… Cri de désespoir dans le stade… Ilse Dörffeldt ne peut donc pas courir les 100 derniers mètres pour terminer l'épreuve en vainqueure. Tous les espoirs de médaille d'or sont ruinés pour cette équipe qui se voyait déjà sur la plus haute marche devant son public… Sur les images, nous pouvons voir Hitler, déçu et dépité, taper son poing contre sa cuisse, tout en débriefant cette cuisante défaite avec son secrétaire général Goebbels sur sa gauche… Et non, pas de victoire à domicile si rêvée pour sa nation en 4x100m féminin. Mais la course continue, et tous les regards se tournent désormais vers l'équipe dorénavant à la première place de la course : tous les spectateurs peuvent alors admirer Betty Robinson transmettre le relais à Helen Stephens qui casse alors le ruban de la ligne d'arrivée, matérialisant ainsi leur première place.
C'est fait, les Etats-Unis se parent d'or ! Quel pied de nez au destin de la part de Betty, rendez-vous compte, elle qui a été considérée comme morte quelques années auparavant est dorénavant une nouvelle fois championne olympique ! Elle annoncera plus tard “c'est indescriptible à quel point j'ai eu de la chance d'être là et d'obtenir une autre médaille mais il était malgré tout difficile pour moi de regarder la finale du 100m sans pouvoir y participer”. Elle raccroche les pointes à la fin des Jeux de 1936 et termine alors sa carrière sur une note plus que positive. Elle reste malgré tout dans le monde du sport en devenant pendant un temps chronométreuse ou en donnant des conférences pour promouvoir les courses féminines.
Betty n'était pas du genre à crier sur tous les toits son histoire rocambolesque ainsi que sa carrière prestigieuse. Elle conservait ainsi précieusement ses médailles dans une boîte à bonbons, mais y tenait malgré tout comme la prunelle de ses yeux. Elle sera également très émue d'avoir été choisie comme porteuse de la flamme olympique pour les JO d'Atlanta en 1996. Betty, malgré son âge avancé de 84 ans, sa silhouette fine et le poids de la torche, refuse toutes les propositions d'aide et décide de porter fièrement la torche, seule, sans aide de personne avec une émotion toute particulière, pour le dernier moment olympique de sa vie !
Elle décédera en 1999 après avoir lutté plusieurs années contre la maladie de Parkinson et contre un cancer découvert peu de temps avant son décès. Elle laisse dans son souvenir une femme humble face aux multiples défis, sportifs comme humains qu'elle a eu à affronter tout au long de sa carrière. Dans la biographie de la championne parue en Octobre 2017, Roseanne Montillo explique : “Elle a ouvert les portes à toutes les athlètes d'athlétisme. Elle a montré que l'athlétisme pouvait être amusant, glamour, dramatique. Cela pouvait être considéré comme quelque chose de viable pour les jeunes femmes.”
Elle restera, à jamais, la première athlète médaillée d'or au Jeux Olympiques mais aussi la femme championne olympique, avant, et après sa mort ! Ce jour de 28 Juin 1931, elle aurait pu tout perdre, mais s'est relevée jusqu'à revenir à son niveau d'avant alors que personne n'y croyait… Si la résilience devait porter un nom, elle porterait sûrement le nom de Betty Robinson !
Le mot de la fin revient à Anne-Sophie Bourdet, elle conclut son article sur la championne dans le journal L'équipe par la phrase suivante : “Elle devient double championne olympique cinq ans après avoir été laissée pour morte dans le coffre d'une voiture. Même Hollywood n'aurait pu imaginer meilleure happy end à sa carrière sportive.”